Contexte :
Un commissariat de plein air, Jacques Delmas, figure politique importante de la Vème république française, est interrogé par un membre de la résistance française œuvrant pour la liberté pour tous et la démocratie (participative, écologiste, humaniste et colorée), dont le nom de code est Chaban
C = Chaban J = Jacques Delmas
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C – Votre nom
J – Delmas
C – Prénom
J – Jacques
C – Mr Delmas, vous avez été un membre de la résistance française, vrai ou faux ?
J – Vrai
C – Vous avez été président de l’assemblée nationale pendant 16 ans, à 3 périodes différentes, de 1958 à 1969, de 1978 à 1981 et de 1986 à 1988, est ce exact ?
J – C’est exact.
C – Vous avez été premier ministre pendant l’un des mouvements sociaux les plus important de notre histoire contemporaine, de juin 1969 à juillet 1972, est – ce exact ?
J- c’est exact
C – On peut donc dire que vous avez été une personne extrêmement influente dans la vie politique française …
J – oui… on peut le dire ….
C – alors expliquez moi : quelle est votre part dans la situation politique française actuelle ???
J – Ce n’est pas moi, je vous assure, je n’y suis pour rien, j’ai toujours essayer !!!
C- Vous avez été l’un des candidats à l’élection présidentielle française de 1974, Vous étiez en 3èm position !!! Plus de 15 %! Derrière François Mitterand et Giscard mais vous étiez bien là !!! Comment pouvez-vous dire que vous n’y êtes pour rien !!!
J – Justement ! J’ai essayé ! Je savais que l’un ne faisait que de mettre du vernis sur du marbre et que le premier était déjà froid comme du marbre… J’ai essayé !!!
C – Et vous n’avez pas passé le premier tour…., Félicitations Mr Delmas ! C’était un coup de maître ! Est ce que vous vous moquez de moi ???
J – Ils m’ont planté !!!
C – Vous parlez de la diffusion de votre feuille d’impôt ? La belle excuse !!!
J – Cette feuille d’impôt n’avait rien d’illégal, j’accorde un système d’optimisation fiscale outrancier, mais cette feuille d’impôt, n’avait rien d’illégal, et surtout, elle a été diffusé par mon propre camp !! Mon propre camp a cherché à me mettre en pièce.
C – Avez vous d’autres éléments qui prouveraient cette théorie ?
J – Ils ont contacté des magazines à scandale pour faire passer des rumeurs concernant l’accident de voiture de ma première épouse, ils ont voulu faire passé ça pour un meurtre …
C – c’est exact, nous avons vérifié. Ces accusations étaient absolument mensongères et diffamatoires et sont survenus à un moment tout à fait surprenant. Partons de la théorie qu’ils vous ont planté, pourquoi selon vous ?
J – Pour ne pas que je les empêche de mettre en place leur plan machiavélique.
C – De quel plan parlez-vous Mr Delmas ?
J – Je ne peux pas vous en parler, vous ne me croiriez pas.
C – Est ce que ça a un lien avec l’assassinat du Juge Renault en 1969 ?
J – Oui bien sûr, et avec l’assassinat de Robert en 1979
C – Vous voulez parlé de Robert Boulin ?
J – oui, Robert Boulin,
C – Robert Boulin, ministre du travail du 5 avril 1978 au 30 octobre 1979 sous la présidence de Valérie Giscard d’Estaing c’est bien ça ?
J – Oui, ministre du travail jusqu’au jour de son assassinat, le 30 octobre 1979.
C – Selon vous il n’y a pas de doute sur la cause de sa mort ? À l’époque, ça a pourtant été qualifié en suicide ?
J – Pas par moi, j’ai déclaré publiquement que c’était un assassinat. Alors rendez-vous compte, Même moi, président de l’Assemblée Nationale Française, je n’ai pas été écouté. Mon statut m’aura au moins permis de rester en vie pour continuer le combat …
C – Le combat ?
J – Vous n’imaginez même pas … Ils tiennent tout, le gouvernement, les hauts fonctionnaires, la justice, les médias, les industriels, tous les organes importants, ils tiennent tout.
C – ils tenaient tout.
J- Comment ça ?
C- Peut-être êtes vous quelqu’un en qui nous pouvons avoir confiance, Mr Delmas, Effectivement l’enquête judiciaire sur l’affaire Boulin a été rouverte Le 4 août 2015 pour « arrestation, enlèvement et séquestration suivis de mort ou assassinat ».
J – C’est une très bonne nouvelle.
C – Effectivement, Et si vous êtes ici aujourd’hui c’est que nous avons besoin de vous, pour traduire les vrais coupables devant la justice et faire la lumière sur cette terrible tentative d’assassinat.
J – C’est au sujet de Robert ?
C – Non, c’est au sujet de la tentative d’assassinat de la justice sociale et de la démocratie française.
La suite au prochaine épisode
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Les informations ici relayées par le biais d’une mise en scène, s’appuie sur la bande dessinée- enquête « Cher Pays de notre enfance : Enquête sur les années de plomb de la V ème République Francaise » De Étienne Davodeau et Benoît Collombat grand reporter France Inter – Parue en 2015, aux Éditions Futuropolis
Résumé par l’éditeur :
Étienne Davodeau est auteur de bande dessinée. Benoît Collombat est grand reporter à France Inter. L’un est né en 1965, l’autre en 1970.
Ils ont grandi sous la Ve République fondée par le général de Gaulle, dans un pays encore prospère, mais déjà soumis à la «crise».
L’Italie et l’Allemagne ne sont pas les seules nations à subir la violence politique. Sous les présidences de Pompidou et de Giscard d’Estaing, le pays connaît aussi de véritables «années de plomb» à la française.
Dans ces années-là, on tue un juge trop gênant. On braque des banques pour financer des campagnes électorales. On maquille en suicide l’assassinat d’un ministre. On crée de toutes pièces des milices patronales pour briser les grèves. On ne compte plus les exactions du Service d’Action Civique (le SAC), la milice du parti gaulliste, alors tout-puissant. Cette violence politique, tache persistante dans l’ADN de cette Ve République à bout de souffle, est aujourd’hui largement méconnue.
En sillonnant le pays à la rencontre des témoins directs des événements de cette époque – députés, journalistes, syndicalistes, magistrats, policiers, ou encore anciens truands –, en menant une enquête approfondie, Étienne Davodeau et Benoît Collombat nous révèlent l’envers sidérant du décor de ce qui reste, malgré tout, le cher pays de leur enfance…
https://www.futuropolis.fr/9782754810852/cher-pays-de-notre-enfance.html