Amiens – PART 2


Les Contes du Renouveau – Amiens – Part 2

Livre 5 – Côme – Glossaire

« Oups » : la prononciation d’un oups non contrôlé correspond à  une alerte émise par le système de détection des plans noirs niveau 3. 

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Philippe n’était pas un jeune homme comme les autres.  Il était âgé  de 4 ans de plus que les membres de la petite bande dont il s’était donné pour mission de prendre soin. Eux, ne le connaissait pas. Lui, les connaissaient très bien et savait déjà qu’un jour, avec Louis, ils fonderaient une famille,

Sa famille à lui, disparaissait et réapparaissait régulièrement. C’était une famille de croyance Arc-en-Ciel issue de la dynastie qui avaient fait le choix d’être honnêtes de A à Z comme tout bon Arc-en-Ciel. Quand le jour de leur mariage, les futurs parents de Philippe avaient annoncé leur philosophie et donc leur décision de passer au mode végétarien, ils avaient choqué beaucoup de monde. Pourtant dès lors qu’on se marie quand on est dynastique, on a le droit de tout faire. La liberté  totale, pour soi tout seul et si on le désire : pour les autres ou contre les autres. Aucun contrôle de décisions, le tout privilège. 

Ce jour, les futurs parents de Philippe s’étaient non seulement officiellement annoncé  Arc-en-Ciel et végétariens,  ce qui voulait dire qu’ils ne participeraient plus aux dîners énergétiques,  mais en plus ils déclaraient vouloir présenter dans les années à  venir un projet d’harmonisation globale qui permettraient de soigner tous les maux ! 

Harmonisation globale… les mots avaient résonné dans la salle de mariage comme des coups de burins fissurant un mur, « harmonisation globale ». S’ils devenaient végétariens,  cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose : il visait l’apocalypse, la révélation. Ce qui était, à cette époque pour la plupart des membres de la dynastie, le pire avenir qu’on pouvait imaginer car cela voulait dire : plus de placards à  handicap, plus de poupées,  plus de sentiment de supériorité,  plus de privilèges. Pourtant ils ne pouvaient rien dire, maintenant qu’ils étaient mariés, ils étaient libres. 

Depuis ce jour, étant mariés et libres, ils subissaient régulièrement des attaques, et disparaissaient de leurs corps régulièrement.  Par chance, ces méfaits avaient toujours étaient commis par des gens non mariés  et donc non libres. Philippe, leur fils, avait donc toujours pu, en récoltant les preuves nécessaires,  faire en sorte que ses parents lui soient restitués.  Leur esprit, entiers, sans influence et sans automation, dans leur corps, libres. 

Avant que les parents de Philippe ne disparaissent la première fois, heureusement, ils l’avaient prévenu, comme pour chaque grand événement. Pour celui-ci , ils s’y étaient pris des années à l’avance. Ils s’étaient réunis un soir, au coin du feu, comme pour toutes les séance de transmission, équipés de cookies délicieux et de boissons chaudes aux saveurs réconfortantes et ils lui avaient raconté les aventures à venir et la façon dont il pourrait s’en sortir, sous la forme d’un conte.

Après chacune de ces soirées, Philippe devait aller dans sa chambre pour tout noter, dans le moindre détail. Il avait beau avoir 5 ans lors des premières séances de transmission, son écriture avait toujours été fluide et exigeante. Une fois la rédaction de l’enfant achevée, la plupart du temps au milieu de la nuit, ce qui l’obligeait à attendre jusqu’à l’heure du petit déjeuner, il devait faire lire sa retranscription à un de ses parents, qui corrigeait un peu, mais surtout le félicitait sincèrement à chaque nouveau chapitre. « Il est important que tu retranscrives le futur à  venir avec tes propres mots, lui avaient-ils dit, ce sont tes codes. Tes codes rien qu’à toi », ils avaient bien insisté.

Plus tard il regroupa l’ensemble de ses écrits par thématique ou par sujet et se retrouva avec 11 livres d’épaisseur pour lesquels il fit faire des reliures impeccables