Les Contes du Renouveau – Amiens – Part 3
Quand le premier ”oups” de cette année là fut prononcé
Philippe avait 19 ans, les garçons de la bande et Louis en avaient 15, le prénommé Amiens 13 ainsi que la petite noire. Et Côme, 8
Côme était une des enfants repérée à la naissance comme oreille de la mémoire commune ; issue d’une famille dégradée il y a bien longtemps, devenue Tout-Venant. L’un de ses arrières-grands-pères avait bien essayé de regagner la place de ces aïeux : en vain. Sa famille, lui avait-on répondu, était bien plus intéressante à observer et à déguster qu’à fréquenter, car ils étaient bien trop « progressistes ». Cette famille dégradée faisait partie de celles qui avaient tenté en vain de changer de régime dès les premières lueurs de la science des lumières. Ils étaient peu alors à ne pas avoir été tués. L’harmonisation globale à cette époque étaient des mots interdits même pour les hommes libres.
Pourtant concernant la famille de Côme, « les dégrader suffira, leur qualité de sang est trop importante pour être gâchée en mauvaise humeur » avait conclut un des juges des hauts rangs, qui depuis ce jour, n’était plus parvenu à faire la différence entre haut rang et bas rang. Cette dégradation, précédée de toutes les autres, avait été celle de trop.
De générations en générations, les mémoires s’estompèrent, et bientôt, plus aucun membre de cette famille ne se rappelait avec certitude avoir appartenu un jour à un de soit-disant haut rang. Le père de Côme en avait le sentiment, un jour il en avait eu la croyance. Selon les dires de sa grand-mère, il donnerait naissance à des princesses et à des princes. C’est bien qu’il devait être prince aujourd’hui et sûrement roi demain. Mais rien ne venait appuyé les rêves de ce petit garçon.
C’est dans ces années-là, peut-être parce qu’il l’avait entendu rêver, que les dynastiques recommencèrent à s’intéresser à ces descendants de sangs bleus dégradés. Et rapidement, ils furent étonnés. Car ils furent obligés de constater, que plus les anciens sang bleus s’étaient mélangés, grâce aux mariages avec d’autres tribus et grâce aux voyages, et plus ils étaient devenus forts. Ce qui contrevenait totalement aux préjugés diffusaient jusqu’alors selon lesquels les sangs les plus puissants étaient ceux qui avaient connu le moins de mélange.
En effet, le sang de ces familles ne s’était pas altéré, il était devenu plus coloré, il n’était pas dégradé, il était plus complet.
C’est à la naissance de Côme que la famille devint officiellement un sujet d’étude.
Le taux énergétique de Côme selon le critère des anciens était particulièrement puissant, étrangement coloré, bigarré, nacré, un zèbre, s’étaient-ils dit. Ce qui dans le langage ancien veut dire une braise, un charbon ardent, il faut souffler dessus pour qu’elle s’allume et une fois fait, si le souffle est de bonne mesure, le feu est arc en ciel. Côme était une éponge à énergie si puissante que dès ses 4 ans sans apport ni manipulation, elle s’était mise à tourner dans son lit au rythme de la rotation terrestre afin d’être toujours face au soleil. Sans s’en rendre compte bien sûr, dans son sommeil. Son père s’était installé une nuit pour observer le phénomène, puis une deuxième nuit et une troisième mais à chaque fois, il s’endormait aussi et se réveillait quand la petite se mettait à pleurer étant rendu la tête au pieds , les pieds à la tête, manquant d’air sous les draps, la tête perdue au bout de lit.
Au fur et à mesure des années, Côme fut utilisée comme horloge et outils d’aiguillage pour de nombreux autres phénomènes, sans que sa famille ne soit au courant bien sûr.
Elle était aussi une des protégées de Philippe. Grâce à lui, elle put échapper à de nombreuses mésaventures. Car comme toute sa famille, elle n’avait vraiment pas de chance : devenant tout-venants, ils étaient devenus la propriété d’une des familles dynastiques les plus puissantes, celle de Louis mais aussi d’une des plus méchantes et des plus noires, la famille de Ségolène, celle que Philippe nommée dans ces récits « la petite noire ». C’est d’ailleurs elle et Louis qui reçurent en cadeau commun pour le Noël 1981 la petite Côme, aussi nommée « la petite Blanche » dans les récit de Philippe